Violences ! toujours la violence !
ÇA SUFFIT !
25 novembre 2015
Journée internationale de luttes contre les violences faites aux femmes
La violence règne partout dans le monde. Inséparable du patriarcat et du capitalisme, elle asservit la majorité de l’humanité au profit d’une minorité qui l’exerce pour mieux dominer.
Les guerres et la pauvreté, qui en sont à la fois causes et conséquences, ainsi que les régimes matrimoniaux religieux et/ou institutionnels, contribuent à placer les femmes en premières victimes de ces violences. Domination et violences masculines, ça suffit !
Les luttes menées pour éradiquer ces violences au cours du dernier siècle et de ce XXIème, ont permis d’obtenir démocratiquement des avancées en termes d’égalité des droits.
Mais on est encore loin du compte puisque
en France en 2014 :
- Une femme meurt tous les 2,8 jours sous les coups de son conjoint.
- 121 femmes sont mortes sous les coups de leur époux, compagnon ou conjoint.
- Les homicides au sein du couple représentent 19% des homicides
- 217 000 femmes ont été victimes de violences physiques et/ou sexuelles de la part de leur conjoint mais seulement 15% ont porté plainte
- 84 000 femmes ont été violées par des hommes et dans 80% des cas, les violeurs connaissent leur victime.
Les femmes, encore aujourd’hui sont harcelées, discriminées par lesbophobie, excisées, mariées de force, victimes de viols de guerre, soumises à la prostitution, etc.
Pourtant l’avancée de certains droits tendant à éliminer la violence envers les femmes est réelle mais, dans les faits, leurs mises en pratique laissent toujours à désirer.
Ainsi :
- Le droit à l’avortement par sa dépénalisation (1975)
- La reconnaissance du viol en tant que crime (1980)
- La pénalisation du viol conjugal (1990)
- La reconnaissance du harcèlement sexuel au travail (1992) et du harcèlement moral au sein du couple (2010)
- L’égalité professionnelle
- Le principe de non-discrimination à l’emploi (2001)
- etc.
C’est la réalité d’un monde hétéro-patriarcal, exploiteur, oppresseur et faiseur de guerres.Pourquoi les femmes sont-elles toujours considérées comme inférieures et devant être soumises aux hommes, comme ayant peu de valeur intellectuelle, sans consistance physique/psychique et donc désignées comme souffre-douleur ou comme objet sexuel à parer ou à cacher ?
C’est que nos cultures patriarcales continuent à reproduire cette image dégradée et dégradante des femmes et ceci, partout dans le monde.
Nos luttes doivent donc s’attaquer de front à ces mentalités qui perdurent dans les institutions, dans la famille, à l’école, au travail, en politique, dans la culture…etc.
Notre combat doit :
- Commencer dès la plus petite enfance, pour démonter les stéréotypes sexuels ancrés dans nos cultures qui déterminent et essentialisent les filles et les garçons,
- Continuer dans nos associations et collectifs, syndicats et organisations politiques pour faire évoluer les mentalités en s’appuyant sur les lois existantes, en en exigeant de nouvelles plus précises et plus contraignantes accompagnées de leurs décrets d’application.
En ce 25 novembre 2015, à l’heure où des milliers de femmes cheminent loin de leur pays en quête d’un avenir meilleur, nous exigeons :
- pour toutes les femmes, et particulièrement pour les exilées, le droit à l'asile et à la sécurité, l'accès à la langue, au logement, au travail, l'accès aux droits à la santé et aux soins
- des mesures renforçant la lutte contre le système prostitutionnel ainsi que l'accueil des victimes de la traite.
- la satisfaction des exigences portées par les associations féministes de lutte contre les violences, notamment en transposant obligatoirement dans le droit français les mesures de la Convention du Conseil de l’Europe sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique, dite Convention d'Istanbul, ratifiée par la France en juillet 2014
- des décrets d’application qui permettent l’égalité filles/garçons dans tous les domaines de la société, éducatif, culturel, familial, associatif, politique, commercial, etc.